Réouvertures: des commerçants soulagés et qui ne veulent plus d’arrêts complets


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Réouvertures: des commerçants soulagés et qui ne veulent plus d'arrêts complets

MONTRÉAL — Soulagés de pouvoir rouvrir leurs portes et accueillir des clients dans la foulée des assouplissements sanitaires décrétés par Québec, les commerçants espèrent que cette fois-ci sera la bonne et que les pauses forcées sont maintenant chose du passé.

«Les gens ne peuvent pas avoir savoir toute la logistique qui se cache derrière un arrêt et un redémarrage», a lancé lundi Isabelle Lachance, copropriétaire du salon de coiffure Oblic situé sur la promenade Fleury, dans l’arrondissement Ahuntsic-Cartierville, à Montréal.

Avec des activités à l’arrêt depuis le 25 décembre en raison de la pandémie de COVID-19, le carnet de rendez-vous sera complet pour environ un mois, a-t-elle expliqué, en précisant que la capacité était réduite.

En plus des panneaux de plexiglass omniprésents à l’intérieur, Mme Lachance a décidé qu’un poste sur deux serait occupé pour limiter l’achalandage.

«Il y a eu toute la logistique entourant la gestion des listes d’attente, a-t-elle raconté. Il y avait les clients avec un rendez-vous n’ayant pas été honoré. Ensuite, il y avait les clients avec un rendez-vous dans les jours qui viennent. C’est énormément d’organisation.»

Après deux arrêts forcés depuis le début de la crise sanitaire, la femme d’affaires a dit espérer que le gouvernement Legault opte par exemple pour une réduction des heures d’ouverture ou de la capacité d’accueil s’il doit resserrer les mesures sanitaires.

Si tous les employés de Mme Lachance sont restés et le moral était au rendez-vous lundi, la plus récente fermeture a eu des répercussions chez ceux-ci.

«Une fermeture a un effet sur l’anxiété de l’équipe, a-t-elle dit. Chaque personne vit un certain niveau de stress et d’anxiété. Il y a l’aspect financier. Les coiffeurs ont tous encaissé des pertes de revenus.»

Plusieurs commerçants de la Promenade Fleury avaient décidé d’ouvrir leurs portes, lundi. En mi-journée, les files à l’extérieur pour entrer dans les boutiques étaient toutefois plutôt rares.

Néanmoins, Susie Huneault, propriétaire de la boutique Casa Luca, qui vend notamment des articles de décoration, était heureuse de retrouver ses clients même si la matinée était «tranquille». Si elle a pu garder la tête hors de l’eau grâce à la cueillette en magasin, d’importants efforts ont dû être déployés pour transférer les stocks en magasin vers la boutique en ligne.

«J’espère que l’on va arrêter de jouer au yo-yo, a expliqué Mme Huneault. Si on ouvre, j’espère que nous allons le rester. On ne peut pas continuer avec une formule ou on ferme temporairement. Ce n’est pas évident de jongler avec tout cela.»

Les prochains jours devraient également être un «festival des retours», a expliqué la propriétaire du Casa Luca.

La pause forcée a quand même eu des retombées positives, a souligné Mme Huneault, en expliquant qu’elle avait porté une attention particulière à sa boutique en ligne, qui a «pris quelques coches».

«C’est quelque chose qui va rester», a-t-elle estimé, à propos de l’augmentation des ventes en ligne.

À proximité, Isabelle Cyr, propriétaire de la boutique de lingerie Rose des bois, a dit s’attendre à revoir des clients étant donné que ce n’est pas tout le monde qui peut «magasiner de la lingerie sans l’essayer».

Les restrictions imposées aux voyageurs pour contenir la propagation du nouveau coronavirus laisseront toutefois des traces.

«Après le temps des Fêtes, c’est généralement la saison du maillot de bain pour les personnes qui se préparent à aller en vacances plus tard dans l’hiver, a souligné Mme Cyr. On ne pourra pas faire grand-chose pour combler ces ventes perdues. Je vais peut-être annuler des commandes puisque nous avons déjà des stocks.»

Malgré le feu vert donné par Québec, certains commerçants ont choisi d’attendre avant d’ouvrir leurs portes. C’est notamment le cas chez Artisans Canada, qui propose des créations d’artisans et de designers, québécois et canadiens, dans ses boutiques notamment situées dans le Vieux-Québec et le Vieux-Montréal.

L’entreprise familiale, davantage tributaire de la clientèle touristique, a préféré attendre à jeudi en espérant que les festivités entourant le Carnaval de Québec stimuleront l’achalandage.

«Nous en profitons pour refaire nos vitrines pour donner aux gens le goût d’entrer, a souligné sa directrice générale, Maude Vaillancourt, au cours d’un entretien téléphonique. Ça fonctionne. Les gens nous appellent pour vérifier la disponibilité de certains produits. Nous sommes contents. Cela nous donnera un peu d’air.»

La boutique située dans le Vieux-Montréal demeurera toutefois fermée pour le moment.

Outre les commerces, les bibliothèques et les musées ont aussi obtenu la permission de rouvrir leurs portes à travers la province. Les théâtres, restaurants, bars, gyms, cinémas et salles de spectacles demeurent fermés dans les zones rouges, qui incluent en fait la plupart des régions du Québec, regroupant 90 % de la population, dont celle de Québec et Montréal.


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