le coiffeur, la fille perdue et le chic type assassiné


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le coiffeur, la fille perdue et le chic type assassiné

C’est par les morts qu’il faut commencer. La première a été découverte en 2009 pendue dans son garage. Nadège Chesne était mariée depuis seize ans, mère d’une petite fille, elle était femme de ménage à l’hôpital de Sète. Deux jours avant de mourir, elle avait organisé une fête avec ses collègues pour fêter sa titularisation. Elle était rentrée chez elle au petit matin. Ça ne lui ressemblait pas, son mari l’attendait, il lui avait demandé des explications. Elle lui avait avoué qu’elle l’avait trompé. Nadège Chesne a laissé une lettre dans laquelle elle s’accuse. « Tu connais mes idées en matière de fidélité et cela me fait du mal de savoir que j’ai franchi cet interdit. » Nadège Chesne était très croyante. Avec son mari Rémi, ils allaient deux fois par an en pèlerinage à Lourdes.

Le cadavre du second a été retrouvé en juillet 2014, entravé et à moitié calciné dans une grotte. Il avait deux trous dans la tête. Patrick Isoird, 49 ans, était lui aussi employé à l’hôpital de Sète, où il était chargé du portage des repas. Depuis son divorce, il était revenu vivre dans l’appartement HLM de sa mère. « On a mis ensemble nos solitudes », disait la vieille dame. Patrick Isoird aimait sa famille, « Questions pour un champion », la belote et le 421, les matchs, et les copains. A l’hôpital, il en avait plein. Et par-dessus tout, il aimait sa fille. Le 23 juin, il lui avait promis de la rejoindre à son gala de théâtre au collège. Quand elle est montée sur scène, Alabama a été étonnée de ne pas le voir, son père tenait toujours les promesses qu’il lui faisait.

« Je ne suis pas rancunier »

Ce jour-là, comme chaque jour, Patrick Isoird avait terminé son service à 16 h 30. En montant sur son scooter, il avait dit à un collègue qu’il filait à un rendez-vous avec une ex, prénommée Audrey, qu’il avait perdue de vue depuis des années et qui venait de reprendre contact avec lui. « Elle me fait du rentre-dedans », confiait-il en rigolant. Sur l’image de la caméra de vidéosurveillance, on les voit tous les deux devant la station essence. Ils sont de dos, marchent vers la sortie de la ville, Patrick Isoird s’allume une cigarette. C’est la dernière image de lui vivant.

Devant la cour d’assises de l’Hérault à Montpellier, qui les juge depuis lundi 18 janvier, Rémi Chesne, 51 ans, est renvoyé pour « assassinat », Audrey Louvet, 39 ans, pour « complicité ». Elle l’accuse de tout mais reconnaît lui avoir servi d’appât pour attirer Patrick Isoird dans la grotte. Il affirme depuis le début qu’il n’a rien fait et qu’elle ment. Il est seul dans le box, elle a été remise en liberté, l’un et l’autre encourent la réclusion criminelle à perpétuité.

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