En Allemagne, le gouvernement a annoncé le prolongement des mesures de confinement jusqu’au 7 mars. Mais les salons de coiffure vont pouvoir rouvrir. La Taz s’en amuse, tout en critiquant la chancelière Angela Merkel.
“Rendez-vous est pris : à compter du 1er mars, on pourra à nouveau se faire couper les cheveux de manière professionnelle”, écrit la Tageszeitung, qui titre, à la manière d’un Libération en France : “Le principal problème de l’Allemagne est résolu” !
Concrètement, les salons de coiffure vont effectivement pouvoir rouvrir leurs portes dès le 1er mars. Mais surtout, les crèches et les écoles vont à nouveau pouvoir accueillir les enfants. C’est ce qu’ont décidé mercredi le gouvernement d’Angela Merkel et les ministres-présidents des Länder. Mais l’État fédéral laisse chaque gouvernement régional décider de la conduite à tenir en la matière, en fonction de la réalité du terrain. À Berlin, en Rhénanie-du-Nord-Westphalie et dans la Hesse, elles rouvriront dès le 22 février, au moins partiellement. En Saxe, l’ouverture est prévue dès lundi.
Mais, après l’annonce concomitante à ces allégements de la prolongation du confinement jusqu’au 7 mars – Angela Merkel plaidait même jusqu’au 14 mars –, le quotidien de gauche berlinois s’interroge dans un éditorial : “Tenir, oui, mais jusqu’à quand ?”
Une chancelière pas assez psychologue
Même à huit mois de la fin de son mandat, la chancelière pèse encore largement sur la politique du pays, “son influence est intacte”, relève la Taz. Elle est “concrète et rationnelle”, et garde “toujours un œil sur les chiffres”. “C’est à elle que l’on doit la décision de lever le confinement lorsque l’incidence tombera en dessous de 35” (contaminations sur 100 000 habitants sur une semaine).
Mais si le pouvoir d’Angela Merkel ne s’érode pas pendant cette crise, selon la Taz, il montre tout de même “ses limites”. Face au mécontentement de la société, quand dans les crèches, les musées, la restauration, l’agacement se fait de plus en plus sentir, “faire appel très raisonnablement à l’endurance de chacun ne suffit plus”. Les Allemands “ont besoin d’une perspective, de savoir quand et comment finira le confinement”, écrit le journal. “Merkel est trop physicienne et pas assez psychologue pour voir combien c’est important aujourd’hui.”
Source
Le journal alternatif Tageszeitung, ou Taz, est né en 1978 à Berlin-Ouest en réaction au terrorisme d’extrême gauche de la Fraction armée rouge (RAF). Il s’est imposé comme le quotidien de gauche des féministes, des
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