Comment les cheveux coupés au salon Couleur nature de Tulle (Corrèze) serviront à dépolluer mers et océans ?

Des cheveux, en tant que coiffeuse, Chrystele Genier en coupe tous les jours. Et autant dire qu’elle en jette des kilos et des kilos chaque année.

Après avoir fait le test d’un lombricomposteur il y a une dizaine d’années pour recycler les cheveux, la gérante du salon Couleur nature s’est tournée vers une autre alternative. “Il y a 10 ans, j’ai testé, avec la Ville de Tulle, un lombricomposteur où je nourrissais les vers avec de la salade, des carottes… et des cheveux, explique-t-elle. Mais ça n’a pas fonctionné.”

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La coupe de cheveux, “une perte énorme”

Alors pendant 10 ans, elle a jeté les cheveux de ses clients dans sa poubelle d’ordures ménagères. “C’est une perte énorme”, se désole celle qui, dans son arrière-boutique, a installé une poubelle pour le tri, une pour le verre et une troisième pour les ordures ménagères.

Depuis le mois d’octobre, des sacs en papier ont rejoint les poubelles. A l’intérieur elle y met tous les cheveux qu’elle coupe. Parce que Chrystele Genier a enfin trouvé une solution pour éviter de jeter.

“En cherchant sur internet, je suis tombée sur l’association Coiffeurs justes qui recycle les cheveux en boudin pour dépolluer les océans.”

Chrystele Genier (Gérante de Couleur nature)

Les cheveux absorbant le gras, ils sont récupérés et transformés en boudin flottant. Grâce à leur nature, ils peuvent filtrer les eaux usées ou les hydrocarbures relâchés par les navires, mais aussi les huiles contenues dans les produits solaires.

Dès qu’un sac est plein, la coiffeuse le renvoie alors à l’association qui travaille en collaboration avec les ESAT de France. Les établissements s’occupent ensuite de transformer cette pilosité en barrage contre la pollution.

Cheveux naturels et colorés sont récupérés

Cheveux colorés ou naturels sont récoltés, même s’ils ont eu des traitement chimiques (notamment des colorations). “Même colorés les cheveux peuvent servir car ils auront absorbés toute la couleur, donc ils ne pollueront pas”, explique-t-elle.

Si la coupe dépasse les 25 cm de longueur, Chrystele Genier va les mettre de côté. “J’ai suivi une formation pour les chignons, je récupère donc les cheveux pour en faire des postiches naturels, ou alors je les envoie pour en faire des perruques.”

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Cette démarche écologique, la responsable la fait “pour apporter [sa] pierre à l’édifice”, mais également “pour l’avenir des enfants”.

Où trouver des coiffeurs justes à Tulle ?

Couleur nature (place Clément-Simon), Attitude coiffure (rue Félix-Vidalin), Evasion (quai Gabriel-Peri).
Et ailleurs ? Liste sur internet : coiffeurs-justes.com.

Maryne Le Goff