après la réouverture des salons de coiffure, quels assouplissements attendre du prochain Comité de concertation?


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après la réouverture des salons de coiffure, quels assouplissements attendre du prochain Comité de concertation?

Paris, France

Lors du dernier Comité de concertation du 5 février, les coiffeurs ont été autorisés à reprendre leurs activités dès le 13 février. Les autres professions de contact non médicales devraient suivre la même voie à partir du 1er mars. Pour les autres secteurs, peu ou pas de perspectives.

En ce qui concerne les maisons de repos, les experts recommandent un taux de vaccination de 90 % pour les résidents et de 70 % pour les membres du personnel afin de permettre un assouplissement des règles. La Flandre a déjà transposé ces recommandations. La Wallonie en discute ce jeudi.

Les assouplissements pour les personnes âgées en maison de repos soulèvent d’ailleurs des questions sur les assouplissements pour les jeunes, qui souffrent également de l’isolement, des cours à distance et de la perte de leur vie sociale. Le psychologue à l’UGent Maarten Vansteenkiste a récemment fait remarquer à la VRT que les jeunes se sentent particulièrement désavantagés. « Les liens sociaux font partie de leur développement », a-t-il déclaré.


L’horeca divise

Bien que le Premier ministre Alexander De Croo ait averti que la réouverture des salons de coiffure n’était pas le début d’une série d’assouplissements, certains responsables politiques, francophones comme flamands, voient les choses autrement. Le président de la N-VA Bart De Wever espère que le secteur horeca rouvrira « au plus tard à Pâques ». Le ministre des Indépendants, David Clarinval (MR), a signalé que l’assouplissement des mesures ne peut pas attendre les vacances de Pâques, qui commencent le 5 avril. Le président du MR, Georges-Louis Bouchez, espère que les restaurants rouvriront au printemps, soit le 21 mars.

Selon le président du CD&V, Joachim Coens, des assouplissements au niveau des contacts sociaux peuvent être combinés avec le secteur horeca. « Si nous pouvons prendre un verre ensemble en terrasse, c’est bénéfique pour le bien-être et pour l’horeca », a-t-il affirmé.

Pierre-Yves Jeholet (MR) souhaite également offrir des perspectives au secteur culturel. Le ministre-président de la Fédération Wallonie-Bruxelles veut laisser la porte entrouverte pour les concerts et les représentations théâtrales. Pas de commentaires sur les festivals toutefois.

Au niveau du sport, après les 13-18 ans, ce sont les sportifs adultes qui attendent l’annonce d’assouplissements. « Les mesures sanitaires sont en vigueur jusqu’au 1er mars », nous disait le cabinet de la ministre des Sports Valérie Glatigny (MR). « La ministre reste extrêmement sensible à la situation du monde sportif et maintient qu’il est important d’assouplir les mesures chaque fois que la situation sanitaire le permet. Une nouvelle évaluation aura donc lieu en vue du Codeco qui suivra celui prévu demain », avait ajouté le cabinet, à la veille du dernier Codeco, qui a eu lieu le 5 février.


Qu’en disent les experts ?

Plusieurs experts estiment qu’il est trop tôt pour parler de réels assouplissements. Bien que les chiffres quotidiens le rendent optimiste, le virologue Steven Van Gucht préfère s’en tenir au seuil fixé de 75 admissions à l’hôpital par jour (pendant 7 jours, NDLR). « Tout comme on n’ouvre pas soudainement une vanne à fond, il ne sera possible d’assouplir les règles que progressivement et très prudemment, malgré les excellents chiffres. Ce sera l’un ou l’autre, mais pas les deux en même temps », a-t-il insisté auprès de nos confrères de Het Nieuwsblad.

Le biostatisticien Geert Molenberghs pense également que c’est une bonne idée de s’en tenir au « point d’ancrage » des 75 admissions, mais estime qu’il est temps de commencer à penser à assouplir les règles aux alentours des vacances de Pâques. « L’effet saisonnier va jouer à notre avantage. La campagne de vaccination rendra également la situation plus facile à contrôler ». Toutefois, il ne veut pas donner de date exacte. « Nous regardons les courbes plutôt que le calendrier », a-t-il recommandé.

L’infectiologue Erika Vlieghe, présidente du Gems, s’inquiétait déjà de la réouverture des salons de coiffure. « Une augmentation nette des contacts, c’est une augmentation nette du risque de propagation », s’est-elle inquiétée.

Pour l’épidémiologiste professeur de Santé publique à l’ULB Yves Coppieters, les seuils à atteindre fixés fin novembre pour déconfiner doivent être revus. « Ces seuils à atteindre doivent être revus car, depuis fin novembre, de nouveaux éléments sont apparus. D’abord, il y a l’apparition des mutants (…) Il y a aussi le fait que l’on teste beaucoup plus », expliquait l’expert il y a quelques jours.


Garder l’adhésion des Belges

« Les seuils annoncés par les autorités pour entamer le déconfinement (75 nouvelles admissions quotidiennes à l’hôpital pendant 7 jours et 800 nouvelles contaminations quotidiennes pendant 3 semaines, NDLR) étaient un bon moyen d’encourager les gens à respecter les mesures», explique le psychologue Maarten Vansteenkiste. « Maintenant, les gens commencent à se demander si l’adhésion est vraiment si nécessaire ». Une préoccupation majeure des experts.

Le psychologue de la santé de la KU Leuven Omer Van den Bergh, interrogé par Het Nieuwsblad, plaide pour un calendrier clair pour la population. « Les citoyens ont besoin d’un plan dans lequel ils peuvent voir où leurs comportements les mènent dans différentes circonstances. Ces estimations comportent toujours une marge d’incertitude, mais restent pertinentes car les gens peuvent alors réfléchir avec nous. Cela améliore la motivation, l’implication et la responsabilité », a-t-il indiqué.


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